Prière du retrouvé
Lorsqu’à l’encombrement succède la joie du contentement, on découvre qu’on cherchait hors de soi celui qui vient nous trouver au coeur de nous-mêmes. On pensait que toutes ces choses auxquelles on était attaché pouvaient nous conduire vers Dieu, mais en fait elles nous distrayaient, on s’arrêtait à elles sans voir le Créateur qui pourtant rendait leur existence possible. Saint Augustin a fait cette expérience avant nous, et nous a laissé dans les Confessions (10,27) cette magnifique prière à méditer. Émilie Jovanovic.
____________
Bien tard, je t’ai aimée,
ô beauté si ancienne
et si nouvelle, bien tard,
je t’ai aimée !
Et voici que tu étais au-dedans,
et moi au-dehors,
et c’est là que je te cherchais,
et sur la grâce de ces choses
que tu as faites,
pauvre disgracié,
je me ruais !
Tu étais avec moi
et je n’étais pas avec toi ;
elles me retenaient loin de toi,
ces choses qui pourtant,
si elles n’existaient pas en toi,
n’existeraient pas !
Tu as appelé, tu as crié
et tu as brisé ma surdité ;
tu as brillé, tu as resplendi
et tu as dissipé ma cécité ;
tu as embaumé, j’ai respiré
et haletant j’aspire à toi ;
j’ai goûté, et j’ai faim et j’ai soif ;
tu m’as touché
et je me suis enflammé
pour ta paix.
AUGUSTIN D’HIPPONE
CHRIST SEUL – Novembre 2025 – N°1168
